mille & une nuits

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Les sumériens

Longtemps on a considéré que la Grèce antique était  à l’origine de notre civilisation. Mais depuis la découverte des Sumériens et de leur civilisation originale, sans doute, la première historiquement rattachable à la nôtre, ce point de vue a complètement changé. Notre monde actuel doit tout ou presque à un peuple qui vivait il y a plus de cinq mille ans en Mésopotamie ; la région  qui s’étendait du Golf persique au sud jusqu’à la mer méditerranée au nord. L’actuel Iraq.

Qui sont ces Sumériens ? Que savons-nous sur leur civilisation ?

La découverte de l’ancien Mésopotamie était en effet le fruit du hasard. Des briques ou des plaquettes d’argile, cuites ou séchées au soleil, que l’on trouvait sur place,  revêtues d’un enchevêtrement bizarre de traits  en forme de clous : de « cunéiformes », intriguaient les amateurs d’antiquités.  En 1857, on fut persuadé d’avoir une écriture dont on a percé le secret. La langue écrite est une langue sémitique, plus ancienne que les langues akkadienne, assyrienne et babylonienne. A travers ces tablettes et la langue écrite déchiffrée, nous avons découvert un peuple  formidable et une civilisation incroyablement avancée.  Il faut savoir que nos trois grandes religions actuelles sont redevables  de beaucoup aux mythes de la création du monde et de la civilisation sumériens.  Sans oublier nos  conceptions de lois, de gouvernement ou de vie urbaine, la poterie et le développement de la roue à des fins de transport  ou de guerre (le char), le système astronomique et mathématique  sexagésimal qui permit de diviser l’espace en degrés et le temps en heures , minutes et secondes.

Les Sumériens, ces gens exceptionnellement doués et pratiques qui, jusqu’à plus ample informé, furent les premiers à constituer un système d’écriture commode et efficace, au point d’en faire un instrument de communication capable de transmettre les plus vivantes précisions.

L’idée que l’école soit  une invention occidentale est complètement  dépassée, car chez les  Sumériens, l’école est sortie tout droit de l’écriture. Cette écriture cunéiforme dont l’invention et le développement représentent la contribution la plus significative de Sumer à la civilisation humaine. C’est dans la moitié du troisième millénaire avant J.C. que le système scolaire sumérien s’épanouit et prospéra. Au départ elle donnait un enseignement professionnel et visait à former des « scribes » dont avaient besoin l’administration, les bureaux d’affaires, le Temple et le Palais. Mais au cours de son développement, l’école devint peu à peu le foyer de la culture et du savoir sumérien.  Les sciences que nous connaissons de cette époque sont très variées : théologie, botanique, zoologie, géographie, mathématique, linguistique. L’école était également le centre de la création littéraire. La controverse, fondée sur une sorte de tournoi  intellectuel et de discussion savante, tient dans la littérature sumérienne une place importante. Et si nous connaissons ce genre de compétition chez les Grecs, ils ne sont pas les inventeurs !

Vous pouvez toujours penser  qu’en politique, l’occident a inventé la démocratie ! Erreur. Il faut savoir que les premiers souverains de Sumer n’étaient pas des tyrans entièrement libres de leurs actes, des monarques absolus. Sur les questions de guerre et de paix, ils consultaient leurs concitoyens les plus notables, réunis en assemblée. Ce recours à des institutions « démocratiques », dès le troisième millénaire avant Jésus-Christ, constitue un nouvel apport  de Sumer à la civilisation. Ce qui est surprenant, c’est que le berceau de la démocratie ait pu être précisément ce Proche-Orient, si étranger à première vue à l’idée d’un tel régime. Il y avait un parlement. Incroyable, non ?

Ce parlement se réunit en session solennelle, il se composait de deux chambres : Assemblée des anciens et une chambre formée par tous les citoyens  en état de porter les armes.

Longtemps on avait attribué à Hammurabi le Babylonien, le code de lois le plus ancien. Cet illustre roi commença son règne vers 1800 avant J.C. Mais en 1952, un autre code a été découvert, promulgué par un roi  sumérien  nommé Ur-Nammu  qui commença son règne vers 2100 avant notre ère.  Ce souverain veilla à ce que l’orphelin ne soit pas la proie du riche, la veuve la proie du puissant. Ces lois avaient pour but de faire régner la justice et d’assurer le bien-être des citoyens.

Les Sumériens avaient leurs médecins et leur  pharmacopée.  Ils faisaient appel à des substances végétales, animales et minérales.

L’agriculture était la base de l’économie sumérienne, la source principale de la vie, du bien être et de la richesse de Sumer, où ses méthodes et ses techniques étaient hautement développées. Un traité d’agriculture fut découvert et qui représente le traité le plus ancien dans ce domaine, antérieur à celui d’Hésiode.

Quand à la pensée théologique, nous pouvons affirmer que la plupart des idées que nous connaissons de la bible viennent tout droit de Sumer. Voici quelques exemples :

L’histoire du déluge se trouve dans l’épopée de Gilgamesh. Les eaux primordiales, la séparation du ciel et de la terre, l’argile dont fut pétrie la créature humaine, la souffrance, la résignation et la lamentation.

Une Déesse en colère envoie aux sumériens trois fléaux : elle remplit de sang tous les puits du pays ; elle déchaina sur la contrée vents et orages dévastateurs ; il n’est pas très difficile d’imaginer le troisième.

La théorie du pouvoir créateur de la parole divine et que les voies du seigneur sont impénétrables font partie de la pensée sumérienne.

L’homme est une créature pétri d’argile. Et les malheurs de l’homme sont les résultats de ses péchés et de ses mauvaises actions. Que les hommes avaient été heureux jadis (paradis perdu).

La lamentation sur la destruction d’Ur : tout autour de son mur étaient proférées des lamentations. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

La résurrection, le paradis, l’enfer, les lois divines,  les dieux immortels qui sont invisibles aux humains mortels.

 Un poème sumérien décrit l’accouchement des femmes sans douleur. La bible a inversé la situation. Le péché dont Adam et Eve se rendent coupable rappelle le péché d’Enki dans un poème sumérien.

     Les chants érotiques qui célébraient le mariage d’un roi-berger et de la déesse de la fertilité pourraient fort bien être les précurseurs du Cantique des Cantiques…

Les ressemblances avec notre culture d’aujourd’hui sont infinies. Elles sont surtout surprenantes.

J’espère que cette escapade dans le temps vous a plu. Pour plus de renseignement à ce sujet, vous pouvez lire : S. Kramer, « L’histoire commence à Sumer », Flammarion, 2009.

 

                                                                                                             Dalal HENRY



04/01/2011
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