La neurobiologie des plantes
La neurobiologie des plantes par Dalal HENRY
Depuis le moyen âge, l'homme est la mesure de toutes choses et son cerveau est le modèle de l'intelligence par excellence. Ces idées représentent la base de nos connaissances actuelles. Or cette conviction commence à être ébranlée par les récentes études concernant l'intelligence animale. Les études faites sur les phoques par exemple, démontrent qu'ils possèdent une intelligence certaine. Un dauphin est capable de sauver un homme de la noyade. Les perroquets sont capables de comprendre et de communiquer. Le corbeau est un animal capable de fabriquer des instruments. La mésange et l'écureuil sont capables de résoudre des problèmes de second ou de troisième degré et ainsi de suite. Ce qui veut dire que nos conceptions qui sont à l'origine de l'idée que l'homme est le centre du vivant sont des idées caduques, l'intelligence des espèces animales n'est plus à démontrer. Qu'en est-il des végétaux ?
Selon la classification des biologistes, il existe un véritable abîme entre le monde animal et le monde végétal. Pourtant sur les traces de Charles Darwin, certains scientifiques sont en train de montrer que l'intelligence des plantes est peut être une réalité. Les plantes mettent en œuvre des stratégies sophistiquées pour vivre, pour se reproduire et se défendre. Elles éprouveraient des sensations et auraient même de la mémoire.
Allons- nous perdre notre place du premier de la classe dans le règne du vivant ?
En effet, des recherche en neurobiologie végétale ont démontré que :
- les plantes communiquent entre elles à travers l'air en produisant du gaz. Il pourrait y avoir une communication à travers les racines mais ceci reste une hypothèse pour le moment. L'acacia quand il se sent en danger, secrète dans ses feuilles du tanin, désagréable au gout et toxique à fortes doses et qui repousse les herbivores voraces. Un arbre attaqué préviendrait les autres qui réagiraient de même en augmentant le taux du tanin dans les feuilles.
- Les plantes se transmettent les informations à travers de faibles pulsations électriques, ces pulsations viennent des racines en direction des tiges. Ce qui est semblable au fonctionnement de notre cerveau. Et après une blessure, un arbre va produire des « anticorps » pour se cicatriser. Les racines des plantes sont des centres de décision pour la survie, le démarrage de la floraison ou l'inverse. Il faut rappeler que Darwin compare les racines des plantes au cerveau humain.
- Les plantes peuvent êtres anesthésiées, comme nous, ce qui veut dire qu'elles possèdent une sorte de système nerveux et des sensations.
- Les plantes ont une mémoire (saisons , catastrophes, climats, feu...) qui les aident à s'adapter. Elles ont une perception de l'espace.
- Les plantes ont des caractéristiques individuelles selon les espèces. Il y a des arbres timides, comme le pin PARASOL qui quelques soient les circonstances, cesse de pousser pour ne pas toucher l'autre. chaque individu garde ses distances par rapport à l'autre. Ce qui implique que l'arbre a la conscience de la présence, ou de la non-présence de l'autre. Nous connaissons aussi des espèces de plantes agressives qui tuent les autres pour les remplacer et celles qui vivent sur le dos des autres comme les orchidées.
- Les arbres créent des alliances, ils attirent les fourmis en secrétant un produit sucré. Celles-ci se chargent ensuite de les défendre contre tous les nuisibles.
- Il est connu que certaines plantes comme l'orchidée sont capables d'imiter l'apparence de certains insectes femelles pour attirer vers elles les mâles qui vont porter ainsi le pollen et aider à la reproduction de l'espèce. Ce cas en particulier nous apprend que la plante perçoit la forme et les couleurs.
- Les arbres connaissent le stress. Un arbre va avoir un afflue de sève important quand un arbre voisin vient d'être abattu, son tronc va grossir sensiblement. Et cette réaction a pu être observée sur de grandes distances.
Quand on aime et qu'on s'occupe des plantes, on se rend compte très rapidement de l'existence d'une intelligence, différente certes de la nôtre, mais beaucoup plus profonde. Sans aller à l'école, les plantes connaissent la psychologie et la physiologie des animaux, des insectes mais aussi des hommes. Elles nous attirent par leurs parfums, par leurs couleurs et leurs formes parce qu'elles nous comprennent bien avant que nous ne commencions à les comprendre.
Que faut-il d'autre pour croire que toute vie, quelque soit sa nature, est intelligente ?